Célébrer la diversité par un grand feu de joie (qui brûle les principes)

L’intesectionalité a été conceptualisée par Kimberlé Williams Crenshaw, juriste afro-américaine dans les années 80. Elle met alors en lumière la double discrimination des femmes noires, victimes de racisme comme de sexisme.

Elle dit « « L’intersectionnalité est une métaphore pour comprendre la manière dont de multiples formes d’inégalité ou de désavantages se combinent parfois et créent des obstacles qui ne sont souvent pas compris par les modes de pensée conventionnels. »

L’intersectionnalité permet de comprendre que chacun.e est façonné.e par un ensemble de communautés sociales interconnectées.

Elle questionne les systèmes d’oppressions structurels de nos sociétés qui créent des inégalités de pouvoir en leur sein, traversant ces interconnexions.

Ces inégalités peuvent se traduire sous forme de privilèges ou de désavantages qui font du parcours de chacun.e.s une expérience unique de vie.

La roue des privilèges

Plus on s’approche du centre du cercle est plus on est privilégiés, plus on s’approche de son bord plus on est marginalisé.

La discrimination invisibilisée

L’enfant n’est pas présent sur la roue des privilèges proposée ci-dessus, mais il le pourrait. Dans une société adultiste, les enfants sont discriminés vis à vis des « adultes ».

De même, dans une société raciste, le racisé est « réduit » à un rôle d’enfant qu’il faut contrôler et éduquer contre son gré et pour son bien.

Mais quelle est la différence entre toutes les autres formes de discrimination et celle-ci ? Il s’agit de la seule que toute l’humanité subit, temporairement.

Il n’est pas possible pour une personne blanche de percevoir de l’intérieur l’expérience d’une personne racisée. Il n’est pas possible pour une personne neurotypique de percevoir de l’intérieur l’expérience d’une personne autiste ou trisomique.

Cependant, nous avons tous fait l’expérience d’être un enfant dans un monde adultiste.

Comme le disait Emmanuelle Araujo Calçada en 2020, l’enfance est politique (La clé pour le changement écologique et social). Et c’est dans la manière dont une société éduque (et élève ou non) ses enfants que les racines des discriminations et des pouvoirs plongent perdurent et fructifient.

Une émancipation globale

Quand bien même nous sommes des milliard d’individus, nous ne sommes qu’un, partie et tout de la planète terre. Comme disait Giordano Bruno :

« Rien ne tient, mais tourne et roule
tout ce qui dans le ciel et sous le ciel se voit.
Toute chose court, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas,
que son temps soit long ou bref,
qu’elle soit pesante ou légère ;
et peut-être tout va du même pas
et vers le même point. »

Il est temps pour nous alors de regarder en nous et à travers le prisme de nos propres privilèges et marginalisations ce qu’il nous reste encore à déconstruire, à questionner.

Où se cachent les peurs et les besoins de contrôles, les prises de pouvoir qui nous permettent de nous rassurer aux dépends d’autres nous-mêmes que nous invisibilisons ou instrumentalisions.

À quel moments nos mots blessent, notre pensée s’étroitise, se rigidifie et nous fait perdre un peu de la beauté du monde ?

Pour une vie anarchiste

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